21 novembre 2015
Le Very Large Téléscope (V.L.T) est un condensé de 4 télescopes principaux permettant d’observer le ciel. Il s’agit d’un projet mis en place par l’ESO (Observatoire Européen Austral). Il se situe dans le désert d’Atacama et j’avais une folle envie d’aller voir ce que c’était, une base scientifique, dédiée à l’observation des étoiles. Je m’étais donc renseigné longtemps à l’avance et j’avais vu que des visites de ce complexe étaient possibles, tous les samedis (matin ou après-midi). Je book donc avec pour seul but : y être pour le samedi 21 novembre à 13h30. Le petit hic, c’est qu’étant donné que c’est paumé dans le désert d’Atacama, il faut obligatoirement avoir une voiture pour y aller. Pas de transports publics comme on a toujours fait.
Nous sommes le 20 novembre et nous arrivons à Calama, première grande ville chilienne après la frontière bolivienne. On se rend à l’aéroport où plusieurs compagnies de location de voiture sont présentes : « Hola, tiene una auto para manana ? – No, no tenemos ». « Hola, Tiene una auto ahora ? – No, no tenemos ». Et ainsi de suite… 6 ou 7 compagnies (les grands de ce monde : Europcar, Hertz, Avis…) nous répondent assez froidement que c’est le week-end et qu’il y aura des voitures à partir de lundi. Seul un mec de chez Hertz nous dit « La compagnie « First » a peut-être une voiture ». On attend le monsieur de First qui n’arrive pas. On décide d’aller en ville pour avoir de l’internet et voir s’il y a des disponibilités dans d’autres villes. Finalement, sur les coups des 5 heures, on repart à l’aéroport et le monsieur de First est là, et nous indique qu’une voiture sera dispo à partir de 18h30 !
Ni une, ni deux, on monte dedans et direction Antofagasta, la ville la plus proche du V.L.T. Arrivés vers 23h, on passe la nuit là-bas. Le lendemain matin, on fait 2 heures 30 de route pour se rendre à la base. Le paysage est lunaire, on se croirait au-dessus des nuages et il n’y a strictement personne sur les routes. On se dit que s’il nous arrive un pépin, on est mal en plein milieu du désert.
On arrive finalement à la station. Je suis tellement excité d’aller voir ça ! La visite commence par un petit film, d’une dizaine de minute sur l’histoire d’ESO et le fonctionnement du V.L.T. Nous sommes quand même une petite vingtaine à faire la visite guidée. On continue vers l’endroit où les scientifiques dorment et mangent. Sorte de dôme du futur, dont des scènes de James Bond – Quantum of Solace – ont été tournées.
La visite continue vers l’endroit le plus intéressant : les télescopes. Il faut savoir que le Very Large Telescope est composé de 4 gros télescopes (UT), dont le miroir sur lequel la lumière vient rebondir mesure 8 mètres de diamètre ainsi que 4 petits télescopes auxiliaires (leur miroir fait 1 mètre de diamètre) qui peuvent se déplacer.
On est tout en haut d’une colline, en plein milieu du désert, et ces monstres d’aciers (mais surtout de technologie) sont à côté de nous. On est beaucoup dans le théorique, étant donné qu’on est en pleine journée et que le ciel est tout clair, mais j’essaie de m’imaginer les images que peuvent fournir de tels engins. Encore plus impressionnant, et ce qui donne au V.L.T la dénomination de complexe spatial le plus moderne au monde, c’est son système d’interférométrie. Pour essayer de faire simple, 3 des 4 télescopes principaux peuvent être combinés ensembles pour former une image beaucoup plus précise du ciel. On obtient ainsi l’équivalent d’un miroir de 200 mètre de diamètres avec seulement 3x8m de miroir physique. Ajouté à cela les télescopes auxiliaires, qui peuvent se déplacer jusqu’à 30 positions différentes pour avoir un effet d’interférométrie optimal et il est possible d’avoir une résolution démente.
On finit la visite par le centre de contrôle où plein d’ordinateurs tournant sous Linux sont branchés, avec des écrans de partout. Je me mets à rêver qu’un jour, peut-être, je travaillerai ici. Au milieu du désert le plus sec au monde, dans un endroit complètement perdu au milieu du Chili, en travaillant sur des étoiles, des astres, des rayons, des ondes en quantités infinis. C’était ça aussi la visite du V.L.T. Ressortir de cette demi-journée la tête pleine de rêves étoilés… On reviendra peut-être dans 15 ans, lorsque l’European Extremely Large Téléscope, immense télescope doté d’un miroir de 39 mètres de diamètre sera terminé…
Que le projet est beau. Une envie d’y aller, trouver le véhicule, y arriver à temps, rouler seul au monde sur la route élevée, minérale.
Se dire que c’est unique. Que c’est là que les sont observés les mystères de l’Univers.
J’aurais aimé y être aussi ! Bonne route à suivre…
Héhé oui j’ai beaucoup pensé à toi pendant la visite. Sûr que ça t’aurais plu !